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FRITZCHEN.

Bigre ! elle est sage la payse, c’est une vertu. C’est égal, ça ferait une jolie petite femme tout de même. Dites donc, est-ce que vous avez un amoureux ?

LISCHEN.

Non, mon Dieu !

FRITZCHEN.

Non ! eh bien, nous allons faire route ensemble, je vous conduirai dans votre famille, j’ai un projet, et là je verrai à voir ce que j’aurai à faire… Topez-y t’y, vous ?

LISCHEN.

Qué dit, qué fait, topez !

FRITZCHEN.

C’est ça, faisons nos paquets pour nous mettre en route. (Ils font leurs paquets.) Et votre village, c’est ?

LISCHEN.

Brumath.

FRITZCHEN.

Comment que vous dites ça ?

LISCHEN.

Brumath.

FRITZCHEN.

Tarteifle ! c’est aussi le mien.

LISCHEN.

Vraiment ?

FRITZCHEN.

Oui ! et votre père, c’est qui ?

LISCHEN.

Non, le vôtre ?

FRITZCHEN.

Non, vous ?…

LISCHEN.

Mais je m’appelle Lischen Freulisch.

FRITZCHEN.

Et moi Fritzchen Freulisch.

LISCHEN.

Mon frère !

FRITZCHEN, tombant assis.

Ma sœur !…

LISCHEN.

Ah ! comment c’est là la joie de retrouver une petite sœur que tu n’as pas vue depuis dix ans !

FRITZCHEN.

Pardonne-moi, vois-tu, la joie, l’émotion, la fable !… et puis je m’attendais si peu !… Sais-tu que tu es joliment changée ?