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DE PARIS À VAUCOULEURS

À VOL D’OISEAU


Relation d’un voyage scientifique en ballon




Le siège de Paris a fait sentir plus vivement encore l’immense intérêt que présenterait la direction des aérostats, et les études ont été recommencées avec plus d’ardeur.

Le fécond inventeur, le savant ingénieur mécanicien qui expérimenta il y a vingt ans les ballons à vapeur dirigeables, M. Henri Giffard, a repris ses recherches, et, tout d’abord, s’est attaché à obtenir un gaz plus léger et moins coûteux que le gaz d’éclairage. Ce gaz est l’hydrogène préparé par la décomposition de la vapeur d’eau à l’aide du minerai de fer chauffé au rouge et préalablement désoxydé à la superficie par un courant de gaz oxyde de carbone.

L’appareil a été monté dans le spacieux local de l’usine Flaud, derrière le Champ de Mars, entre les rues Kléber et Desaix et l’avenue de Suffren. Ce magnifique établissement, destiné à la construction des machines, a été rendu célèbre d’abord pendant l’Exposition de 1867, par le ballon captif à vapeur qu’y avait installé M. Giffard ; puis, lors du siége, par la fabrication des mitrailleuses et des pièces de 7.

Déjà, depuis le mois de mai 1872, une dizaine d’ascensions scientifiques ont été éxécutées avec le nouveau gaz par MM. Gaston et Albert Tissandier , de Fonvielle, Lissajous, etc., en partant toujours de l’usine, et le plus habituellement avec Jules Godard comme aéronaute.

Il semble impossible de diriger un ballon contre un vent violent mais il paraît praticable d’atteindre un point donné en combinant l’action d’une hélice et la direction des courants aériens. C’est dans cette voie que les chercheurs raisonnables tentent la solution du problème de la direction des aérostats. Il est donc indispensable de connaître la vitesse et l’orientation habituelle, suivant les saisons, des différents vents superposés, et de posséder pour ces courants supérieurs des cartes ana-