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L’AU DELÀ ET LES FORCES INCONNUES

fruits ou les chairs brûlées des victimes. Si les offrandes cessent, le mort tombe en déchéance, il « meurt de faim », selon l’expression peut-être ironique de Lucien.

Ces rites étaient-ils purement superstitieux comme semble l’indiquer dans « la Société Nouvelle » M. Élie Reclus ? Il se pourrait cependant qu’il y eût là quelque réalité biologique. Les anciens restaient plus près que nous de la nature. C’est l’avis de M. Finot qui se demande avec une certaine hardiesse intellectuelle si les aliments mis dans les bières n’influeraient pas sur l’évolution successive du corps humain après la mort. La science pourrait-elle nous apprendre à porter un secours enfin intelligent à ceux qui font le rêve de n’être plus ? Les promenades aux cimetières auraient-elles quelque chance de transformer un pieux hommage, en un utile bienfait ?

En tout cas ajouter à l’immortalité de l’âme l’immortalité du corps me paraît une doctrine consolante. Baudelaire et presque tous les poètes reprochèrent à leur amie, à « la reine des grâces » d’être devenue quelque chose de sans nom et d’horrible « après les derniers sacrements. » Ils furent injustes envers leur amie et envers la mort. Ne partageons pas leur triste mélancolie,