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L’AU DELÀ ET LES FORCES INCONNUES

clair qui rongent nos étoffes de laine et nos fourrures… Vie bruyante au tombeau ! « On y aime, nous dit M. Finot, on y procrée, on vit et on disparaît. » Rien du repos fictif que chantèrent les poètes. Chaque centimètre carré de notre corps, M. Fumouse nous l’apprend, renferme de 800 à 1000 acariens en tumulte !

Les anciens plus que les modernes, assidus courtisans des morts, avaient le sentiment de cette existence perpétuée. M. Fustel de Coulanges dans la Cité Antique nous a initiés à toute la sollicitude des vivants pour ceux qui les ont quittés ; et cela non seulement au pays des momies, chez les Égyptiens, mais chez les peuples, ancêtres de notre pensée, chez les Romains et les Grecs. Ce sont des fleurs que l’on porte aujourd’hui sur les tombes. Nos morts ne s’abreuvent plus que de parfums. « Des fleurs pour me nourrir » diraient-ils volontiers avec madame Desbordes-Valmore, s’ils pouvaient encore parler en vers. Les morts d’autrefois voulaient une nourriture moins poétique et moins creuse. Manon cite les repas funèbres composés avec « le riz bouilli dans du lait, le miel et le beurre clarifiés ». Les Grecs accomplissaient des libations et offraient aussi du lait et du sang à l’ancêtre, qui ne détestait pas non plus les gâteaux, les