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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

templons, que nous baisons les objets qui nous viennent d’un être aimé, portraits, dentelles, fleurs fanées, cheveux coupés pour nous, que faisons-nous, en somme, si ce n’est un envoûtement ingénu ?

Quant aux opérations d’ordre franchement magique, un problème se pose pour moi. Les hommes, souvent très lettrés, très instruits, qui prétendent pénétrer le monde invisible, en avoir la connaissance et même lui donner des lois, ces hommes sont-ils des dilettanti un peu fumistes qui savent les faiblesses humaines et s’en divertissent, ou bien sont-ils de bonne foi ? Le problème est des plus difficiles à résoudre, car il y a quelque sottise à le trancher d’un mot. Le pharmacien Homais, dont le règne est menacé (on le voit trop à l’œuvre dans la politique), nous dirait tout net que tout ce qui est mystérieux est affaire de charlatanisme ou de folie. Mais, de tout temps, il y a eu des « charlatans » qui ont poussé le dévouement jusqu’à en mourir, comme ce Peregrinus dont Lucien nous dit l’aventure étrange : et, quand on meurt pour quelque chose,