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Certains volumes sont devenus très-rares, soit qu’ils aient été tirés à petit nombre d’exemplaires, ou qu’ils aient été perdus dans les diverses maisons religieuses de France, lors des bouleversements amenés par les guerres des Calvinistes, ou par les orages révolutionnaires. La grande difficulté qu’on a éprouvée à s’en procurer une série complète, a fait soupçonner que les gouverneurs, les intendants, ou autres administrateurs de la colonie, auraient réussi à faire détruire bon nombre d’exemplaires de certaines années, et même à en supprimer la publication en certains cas, parce que ces documents révélaient certains faits qui compromettaient leur réputation. Avouons, néanmoins, qu’il n’y a rien de plausible dans ces allégués, et que nous ne trouvons rien qui puisse les justifier.

Quoiqu’il en soit, les pauvres débris de la nation huronne, bien que sous l’égide titulaire de la compagnie de Jésus, et assurée de la protection bien faible, il est vrai, du gouverneur de la colonie, ne trouvèrent pas une grande sécurité dans l’Île. Les Iroquois n’abandonnèrent pas aussi facilement leur proie ; et plusieurs fois ils vinrent porter la désolation et la mort dans cette paisible retraite, où quelques centaines de barbares, devenus chrétiens,