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II


ODE[1]

SUR UN BRUIT QUI COURUT EN 1656 QUE CROMWELL ET LES ANGLOIS ALLOIENT FAIRE LA GUERRE A LA FRANCE.


Quoi ? ce peuple aveugle en son crime,
Qui, prenant son roi pour victime,
Fit du trône un théâtre affreux,
Pense-t-il que le ciel complice
D’un si funeste sacrifice,
N’a pour lui ni foudre ni feux ?

Déjà sa flotte à pleines voiles,
Malgré les vents et les étoiles,
Veut maîtriser tout l’univers ;
Et croit que l’Europe étonnée,
A son audace forcenée
Va céder l’empire des mers.

  1. Je n’avois que dix-huit ans quand je fis cette ode, mais je l’ai raccommodée. (B.) — Boileau était, quoi qu’il en dise, dans sa vingtième année en 1656.