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commodera de ces saillies et de ces excès pindariques. Mais, supposé que j’y aie échoué, je m’en consolerai du moins par le commencement de cette fameuse ode latine d’Horace,

Pindarum quisquis studet æmulari, etc.[1],

où Horace donne assez à entendre que s’il eût voulu lui-même s’élever à la hauteur de Pindare, il se seroit cru en grand hasard de tomber.

Au reste, comme parmi les épigrammes qui sont imprimées à la suite de cette ode, on trouvera encore une autre petite ode de ma façon, que je n’avois point jusqu’ici insérée dans mes écrits, je suis bien aise, pour ne me point brouiller avec les Anglois d’aujourd’hui, de faire ici ressouvenir le lecteur que les Anglois que j’attaque dans ce petit poëme, qui est un ouvrage de ma première jeunesse, ce sont les Anglois du temps de Cromwell.

J’ai joint aussi à ces épigrammes un arrêt burlesque donné au Parnasse, que j’ai composé autrefois, afin de prévenir un arrêt très-sérieux, que l’Université songeoit à obtenir du Parlement, contre ceux qui enseigneroient dans les écoles de philosophie d’autres principes que ceux d’Aristote. La plaisanterie y descend un peu bas, et est toute dans les termes de la pratique ; mais il falloit qu’elle fût ainsi, pour faire son effet, qui fut très-heureux, et obligea,

  1. Quiconque s’efforce d’égaler Pindare, etc.