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plusieurs fois cette épître à un fort grand nombre de docteurs de Sorbonne, de pères de l’Oratoire et de jésuites très-célèbres, qui tous y ont applaudi, et en ont trouvé la doctrine très-saine et très-pure ; que beaucoup de prélats illustres à qui je l’ai récitée en ont jugé comme eux ; que Mgr  l’évêque de Meaux[1], c’est-à-dire une des plus grandes lumières qui aient éclairé l’Église dans les derniers siècles, a eu longtemps mon ouvrage entre les mains, et qu’après l’avoir lu et relu plusieurs fois, il m’a non-seulement donné son approbation, mais a trouvé bon que je publiasse à tout le monde qu’il me la donnoit ; enfin, que, pour mettre le comble à ma gloire, ce saint archevêque[2] dans le diocèse duquel j’ai le bonheur de me trouver, ce grand prélat, dis-je, aussi éminent en doctrines et en vertus qu’en dignité et en naissance, que le plus grand roi de l’univers, par un choix visiblement inspiré du ciel, a donné à la ville capitale de son royaume, pour assurer l’innocence et pour détruire l’erreur, Mgr  l’archevêque de Paris, en un mot, a bien daigné aussi examiner soigneusement mon épitre, et a eu même la bonté de me donner sur plus d’un endroit des conseils que j’ai suivis ; et m’a

  1. Jacques-Bénigne Bossuet. Bossuet écrivait, en 1695, à l’abbé Renaudot : « Si je me fusse trouvé ici quand vous m’avez honoré de votre visite, je vous aurois proposé le pèlerinage d’Auteuil, avec M. L’abbé Boileau, pour aller entendre de la bouche inspirée de M. Despréaux l’hymne céleste de l’Amour de Dieu. C’est pour mercredi. Je vous invite à dîner… Après nous irons, je vous en conjure. »
  2. Louis-Antoine de Noailles, cardinal, archevêque de Paris.