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PRÉFACE

COMPOSÉE EN 1695, ET PUBLIÉE À LA TÊTE DES TROIS DERNIÈRES ÉPITRES.


Je ne sais si les trois nouvelles épîtres que je donne ici au public auront beaucoup d’approbateurs ; mais je sais bien que mes censeurs y trouveront abondamment de quoi exercer leur critique : car tout y est extrêmement hasardé. Dans le premier de ces trois ouvrages, sous prétexte de faire le procès à mes derniers vers, je fais moi-même mon éloge, et n’oublie rien de ce qui peut être dit à mon avantage ; dans le second, je m’entretiens avec mon jardinier de choses très-basses et très-petites ; et dans le troisième, je décide hautement du plus grand et du plus important point de la religion, je veux dire de l’amour de Dieu. J’ouvre donc un beau champ à ces censeurs, pour attaquer en moi et le poëte orgueilleux, et le villageois grossier, et le théologien téméraire. Quelque fortes pourtant que soient leurs attaques, je doute qu’elles ébranlent la ferme résolution que j’ai prise il y a longtemps de ne rien répondre, au moins