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DISCOURS SUR LA SATIRE XII.

veux dire M. le cardinal de Noailles, mon archevêque. J’ajouterai que ce pieux et savant cardinal a eu trois semaines ma satire entre les mains, et qu’à mes instantes prières, après l’avoir lue et relue plus d’une fois, il me l’a enfin rendue en me comblant d’éloges, et m’a assuré qu’il n’y avoit trouvé à redire qu’un seul mot, que j’ai corrigé sur-le-champ, et sur lequel je lui ai donné une entière satisfaction. Je me flatte donc qu’avec une approbation si authentique, si sûre et si glorieuse, je puis marcher la tête levée, et dire hardiment des critiques qu’on pourra faire désormais contre la doctrine de mon ouvrage, que ce ne sauroient être que de vaines subtilités d’un tas de misérables sophistes formés dans l’école du mensonge, et aussi affidés amis de l’équivoque, qu’opiniâtres ennemis de Dieu, du bon sens et de la vérité.