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LA COÃSOLA’l’lON PHlLOSOPHlQl’I’Ã, LU’. H’. 233 immédiatement de la Providence échappent ix faction du Destin. Ce sont celles qui, étant plus immédiatement rapprochées de la divinité, demeurent immuables, et sont en dehors de la sphère mobile du Destin. Supposons, par exemple, un certain nombre de cercles concentriques tournant autour du même point : le plus rapproché du centre participe de l’unité du point central, et de- ’ vient lui-même, relativement aux autres, comme un point autour duquel ils se meuvent ; le cercle le plus distant, au contraire, décrit dans sa révolution une courbe plus étendue, et embrasse d’autant plus d’espace qu’il est plus éloigné du centre indivisible ; tandis que la circonférence qui adhérerait de toutes parts à son point central, ne ferait quiun avec lui et cesserait de si étendre et dé se mouvoir au dehors. Par la même raison, pour peu qu’un être s’éloigne de l’intelligence, qui est le centre de tout, le Destin l’enveloppe dans le cercle déjà plus grand de ses révolutions ; et toute chose est d’autant plus indépendante du Destin quielle se rapproche ml avantage de Dieu, ce pivot de tout l’univers ; toute chose qui adhère de tout point à lllntelligence suprême, immuable de sa nature, est immobile comme elle, et échappe à la domination du Destin. Ainsi, ce que le raisonnement est à intelligence, l’être engendré à l’être absolu, le temps à l’éternité, la circonférence au centre, voilà précisément ce qui est l’ordre variable du Destin comparé à liunité immuable de la Providence. Ciest cet o1·dre du Destin qui fait mouvoir le ciel et les astres, qui maintient l’harmonie entre les éléments, et qui établit entre eux un échange alternatif de qualités et de formes. Tous les êtres lui doivent leur naissance, et ceux qui périssent, il les renouvelle par la multiplication féconde d’êtres semblables ; c’est lui encore qui règle les actions et le sort des hommes par des causes intimement liées l’une à l’autre ; et comme ces causes ont leur origine dans une Providence