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LA CONSOLATION Pl·[H..OSOPHIQUE, LIV. IV. 219 si celui-là seul qui peut le bien peut tout, et si ceux qui peuvent même le mal ne peuvent pas tout, ces derniers, évidemment, ont moins de puissance que l’autre. De plus, je t’ai prouvé que toute puissance est au nombre des choses désirables, et que celles-ci se rapportent toutes au bien comme à leur fin naturelle et suprême. Mais la possibilité de commettre le crime ne peut pas se rapporter au bien ; donc elle n’est pas désirable. Or, toute puissance étant désirable, il est évident que la possibilité de faire le mal n’a rien de commun avec la puissance. De tout ce qui précède ressort, sans doute possible, d’un côté, la puissance des bons, de p l’autre, la faiblesse des méchants, et l’on voit combien Platon avait raison de le dire : « Le sage seul peut faire ce qu’il veuts ; les méchants, à la vérité, peuvent se livrer à leurs fantaisies ; mais pour ce qui est du véritable objet de leurs désirs, ils 11’ont pas le pouvoir d’y atteindre. » Ils suivent, en effet, tous leurs caprices, dans la persuasion ou ils sont que ce qui leur plaît doit leur procurer le bonheur qu’ils souhaitent ; mais leur espoir est déçu, parce que le crime ne conduit pas à la fëlicité. lV

Enivrés cf orgueil et de gloire

Voyez ces superbes mortels

Trôner sur la pourpre et llivoire

Comme des dieux sur leurs autels".

Près dieux une horde sauvage I

Veille ; leur farouche visage