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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. Ill. 137 Insulteur du sénat, aux Pères vénérables Il jetait anneaux d’or, consulats et licteurs ; Qui pourrait sans rougir se parer des honneurs Que décernent des misérables ?

IX ·

La royauté du moins et la faveur des rois peuvent-elles donner la puissance ?—Je ne dis pas non, quand leur bonheur durejusqulà la fin de leur vie ; mais l’antiquité et notre siècle même fournissent cent exemples de rois dont la félicité slest changée en catastrophes. O la rare puissance qui nlest pas assez puissante pour se conserver elle-mêmel «Que si l’autorité royale donne le bonheur, ne faut-il pas admettre que, dès qu’elle s’affaiblit, ce bonheur diminue, et que l’infortune commence ? Mais si loin que s°étende la domination de chaque roi, la plus grande partie des nations se trouve nécessairement en dehors de son empire. Or, là ou s’arrête la puissance qui donne le bonheur, se glisse l’impuissance qui fait le malheur : par conséquent, dans la part faite aux rois, clest fatalement la misère qui domine. Un tyran qui avait fait Yépreuve des dangers de sa condition, représentait les terreurs de la royauté par llimage effrayante d’un glaive suspendu an-dessus de sa tête. Qn’est-ce donc qu’un pouvoir qui ne peut soustraire aux morsures des soucis, ni éviter les dards acérés de la crainte ? Certes, les 1·ois eux-mêmes voudraient vivre sans inquiétude, mais ils ne le peuvent pas ; et ils sont fiers de leur pouvoirl Le crois-tu puissant l’homme qui veut au delà de ce qu’il peut ; qui ne marche qulentouré de satellites ; qui craint