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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. HI. H7

Comme lui chasse l’ombrel Assez longtemps l’erreur T’a courbé sous le joug ; renonce à Vesclavage : La liberté peut seule assurer le bonheur.- III

Alors le regard fixe, et comme retirée dans le sanctuai1·e de ses pensées, elle commença en ces termes : Tous les hommes, si divers que soient les soucis qui les travaillent, s’efforcent d’arriver, par des routes différentes, il est vrai, à un seul et même but : la béatitude. j’entends par là ce bien suprême, au delà duquel, une fois quion le possède, il n’y a plus rien à désirer. Il représente donc la somme de tous les biens et les résume tous ; siil lui en manquait un seul, il ne serait plus le souverain bien, puisqu’en dehors de lui, il y aurait encore matière à désir. Il est donc évident que la béatitude est la perfection du bonheur résultant de la réunion de tous les biens. Ciest là le but, comme je l’ai dit, que par divers chemins tous les mortels s’efforcent d’atteindre. En effet, par un instinct naturel, tous les hommes aspirent au vrai bonheur ; mais ils sont entraînés vers les faux biens par lierreur qui les fourvoie. Les uns, s’imaginant que le souverain bien consiste à ne manquer de rien, s’évertuent à entasser des trésors ; d’autres, persuadés qu’il réside dans ce que les hommes honorent le plus, recherchent les dignités pour s’attirer la vénération de leurs concitoyens. Il en est qui placent le souverain bien dans la souveraine puissance ; ceux-là veulent régner eux-mêmes, ou s’efforcent de s’accroche· à ceux qui règnent. Ceux qui le voient dans la célébrité se hâtent