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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. II. ST X De llâge d’or, ô félicité pure Tfhomme ignorant votre luxe fatal Vivait de fruits qu’une avide culture Nîarrachait pas encore au sol natal. Avait-il faim P dans la forêt prochaine, Après un jour d’abstine1ice, le chêne Lui fournissait un facile régal. Le miel jamais dans sa coupe rustique Nlavait au vin mêlé ses doux poisons ; Jamais de Tyr la pourpre magnifique N’avait de l’lncle imprégné les toisons. Dans le torrent il puisait son breuvage ; Un large pin lui prêtait son ombrage, Il s’endormait sur un lit de gazons. Aucun vaisseau sur une mer profonde Nlavait encor sillonné son chemin ; Aucun traitant aux limites du monde N’avait porté l’or et l’amour du gain, Jamais au bruit des haineuses fanfares Nétincelait entre des mains barbares Un glaive affreux, rouge de sang humain. Et pourquoi donc le démon des batailles Eût-Il soufflé sur ce peuple naissant ?, Quel est le prix de tant de funérailles ? Pour vivre heureux faut-il verser le sang ?