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numens de Paris, accourez tous du fond de vos steppes : les temps souvent prédits sont arrivés. Les hommes travailleurs ont désappris à manier les armes, et leurs métiers ont joué pour vous, dont les bras sont toujours forts. Marchez sur leurs villes si bien peintes, sur leurs campagnes si peignées ; il y a pour vous de quoi jouir pendant des années ; jouir à boire, à manger, à fumer, à ne rien faire ; jouir à se vautrer dans le lit de la civilisation, jouir à démolir les maisons, à raser les arbres ; jouir à détruire, à incendier, et puis à éclater de rire en se regardant. Marchez, courez, galoppez, la lance en avant ; il y a là-bas des amis qui vous attendent, qui vous appellent, qui vous ouvriront les portes et que vous pillerez et tuerez pour leur peine.

Quels cris sauvages percent les airs ? On entend hurler la féroce joie des barbares. Les voilà qui chantent. Écoutons.