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marhattes bien disciplinés, il n’a rien perdu de leur aveugle confiance. La superstition de ces hommes grossiers a encore ajouté au prestige dont sa personne est entourée par une réputation militaire si précoce et des faits d’armes si éclatans. On lui suppose des vertus miraculeuses, on raconte de lui une foule de prodiges bizarres, et s’il eût voulu se condamner à jouer l’ennuyeux personnage de Dalaï-lama, nul doute qu’il n’eût réussi à se faire considérer de ses dévots soldats comme la véritable incarnation de Bouddhâ, comme le dieu vivant. Mais une pareille fantaisie ne pouvait pas venir dans l’esprit de l’homme de la terre qui a le plus besoin de la parcourir sans cesse, et d’y laisser des traces de son passage. Il préféra de conserver l’immobile pontife de la religion jaune, le chef de tant de millions de fidèles, comme un utile instrument dans ses mains, ainsi que l’avaient fait précédemment les chefs Mandchous du céleste empire. Il