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auront compris qu’en racontant les principales circonstances de la session du congrès universel, nous avions rétrogradé dans le temps, et nous trouvions placés à une époque antérieure aux événemens qui viennent de se passer à Carthage, et par lesquels nous sommes entrés mediis rebus, comme disaient les anciens critiques. La session, qui avait duré beaucoup trop long-temps au gré de l’impatiente Mirzala, étant terminée, Philirène devait se rendre à Carthage par la France, afin de faire ses emplettes de noces à Paris, qui est toujours la métropole du luxe et du bon goût.

Philirène ne se doute donc pas encore de l’acte de perfidie et de violence accompli avec tant de succès contre sa fiancée, ni du cruel désappointement qui l’attend à son retour. Cependant il est triste, préoccupé ; on dirait qu’il est agité par quelque pressentiment. N’ayant point à veiller, dans l’état tout-à-