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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

un sonnet de sa plume ou quelque dédicace de son invention !

Jacques fit un geste de la main comme pour dire : « Soyez tranquille ; je n’ai pas envie de plaisanter. »

Il paraissait d’humeur sombre. Marie-Anna perçut son agitation dès ses premières paroles, à la manière dont elles étaient dites mais sans penser encore qu’elle était uniquement cause de ce trouble.

Elle l’examina dans les yeux pendant deux ou trois secondes de silence puis demanda de sa voix la plus amicale :

— « Qu’avez-vous, M. de Villodin ? »

Il fut un moment sans répondre, le regard à terre puis relevant enfin la tête, il dit doucement.

— Je vous aime, Marie-Anna !

Elle tressaillit.

Jacques s’était approché d’elle. Ses yeux étaient remplis d’imploration ; toute son âme semblait mise dans cet aveu enfin prononcé.

— Répondez-moi, murmura-t-il en lui prenant la main.

— Vous êtes brutal ! fit-elle en se dégageant vivement.