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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— Peut-être lirons-nous un jour son histoire écrite pour Vénus dans la langue sublime de l’amour !

Déjà Jeannette avait remarqué que Gilbert avait l’esprit prodigue de saillies mordantes mais à cette dernière dont elle devinait parfaitement l’intention, elle parut piquée :

— Vous ne connaissez pas mon amie, M. Gilbert ! fit-elle avec une nuance de sévérité. Vous inventez…

— Si j’invente, comment se fait-il que vous m’avez si bien compris ? scanda l’autre impitoyable.

— Oh, vous êtes terrible ! s’écria la jeune fille bloquée par cette question. Si vous recommencez, monsieur, je ne vous parlerai plus !

Elle fit sa petite moue d’enfant boudeuse qu’on ne gâte plus, ne sachant que dire pour défendre Marie-Anna des pointes de ce plaisant sournois.

— Allons, ne vous fâchez pas ! fit-il avec aménité. J’ai des idées très particulières sur ce genre de questions, c’est vrai ; Villodin me dit même souvent que je n’y entends rien, c’est encore possible. Mais comme le ciel dispensateur des