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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

père, cette promenade en barque sur le St-Maurice que William avait proposée n’aurait pas eu lieu, car il eût engagé sa fiancée à ne pas sortir avant l’heure du départ pour les Piles. L’accident ne se serait pas produit.

À la tombée de la nuit, Henri et son père arrivèrent à Shawinigan. Des groupes stationnaient dans les rues en parlant de l’événement survenu le matin. Les deux hommes se firent indiquer l’endroit où les jeunes filles avaient été recueillies. Après un quart-d’heure de marche, ils pénétrèrent dans une maison d’ouvriers, située près des chantiers. Henri se précipita et tomba à-genoux au chevet du lit sur lequel Marie-Anna et Jeannette étaient étendues, sans connaissance, tout le corps secoué par instant de légers mouvements convulsifs.

Henri parla de sa voix douce et grave que la douleur rendait plus douce et plus grave encore. Près de lui son père s’entretenait avec le médecin de la Compagnie qui avait donné les premiers soins aux malades.

Sans quitter Marie-Anna des yeux, Henri prêta l’oreille et entendit narrer les détails du sauvetage. Tandis que le médecin parlait, les ta-