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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

rait. Le contremaître qui suivait la scène lui toucha le bras et dit :

— Tout est inutile, Villon. Il est impossible de lancer le câble si loin de… de…

Il n’acheva pas.

Villodin venait de pousser un cri déchirant :

— Ha ! Marie-Anna ! Marie-Anna !  !

Les hommes le crurent fou. Les yeux hagards, démésurément agrandis, la bouche déjetée par l’épouvante, il enroula l’extrémité du câble autour de son corps, noua solidement et cria aux hommes :

— Retenez le câble !

Avant qu’on ait pu l’empêcher de faire cette folie héroïque, d’un bond prodigieux, il sauta dans le fleuve et nagea vers la cataracte.