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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

contact illusoire, sous l’haleine tiède des souvenirs.

William la voyait aussi en faisant patiemment sa petite cour à Jeannette. Ces visites de deux bons amis étaient les seules distractions de Marie-Anna.

— Le club des « Petits Garçons » est tout démembré ! s’exclamait Jeannette en se composant une mine attristée. William est rare, Georges est retenu à Québec par ses études d’automne, quant à Henri…

Un geste vague achevait sa pensée.

— Henri reviendra, répondit Marie-Anna. Je crois même qu’il reviendra bientôt.

Ainsi que l’avait dit Jeannette, Georges demeurait à Québec pour ses prochains examens d’automne. La même raison empêchait Henri Chesnaye de venir aux Grandes Piles où sa tante habitait toujours. Il y avait une autre cause plus secrète que la précédente ; le jeune étudiant n’avait pas reparu au village depuis un certain soir où Marie-Anna dressée toute froide contre ses désirs lui avait crié. « Va-t-en ! » Ce congé dépouillé d’artifices avait dû résonner longtemps dans les oreilles du pauvre amou-