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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

ai dit un soir ; quand vous connaîtrez cette jeune fille, vous l’aimerez comme votre enfant. Elle est belle, elle est bonne, elle est parfaite ! Il n’y a rien au monde de plus charmant, de plus digne d’amour ! ô, je vous en supplie, ma mère, n’ajoutez pas à ce que je souffre loin d’elle, le remords d’avoir oublié un instant la tendresse que je vous dois en passant outre votre volonté. Quelles que soient les circonstances, je serai de retour auprès de vous avant trois mois.

— Pourquoi n’écoutes-tu pas la raison ? fit la comtesse. Je t’ai déjà dit que ce mariage ne pouvait être qu’une mésalliance impossible.

— Il l’a perdue, la raison ! grogna le père.

Jacques prit la main de la comtesse et la baisa respectueusement.

— Adieu, ma mère ! dit-il.

Le comte comprit qu’il ne pouvait plus le retenir. Jacques fit un pas vers lui.

— Mon père, fit-il, je vous demande humblement pardon de l’acte que je commets sans votre autorisation, mais je consens à en garder toutes les responsabilité futures. Vous saurez bientôt que c’est une charge légère.

Il s’inclina, complètement apaisé, maître de