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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

quis de Marie-Anna, un obstacle à franchir, l’autorité paternelle.

Il avisa aux moyens d’obtenir de ses parents la permission de retourner au Canada. Il ne se faisait pas d’illusions sur la difficulté d’une telle chose, mais il espérait bien que son désespoir suffirait à fléchir l’autorité du comte. Ce fut à sa mère qu’il se confia d’abord.

La comtesse avait remarqué que Jacques devenait taciturne et distrait. Un soir, il lui arriva de quitter la table et de monter à sa chambre sans saluer ses parents. Un tel oubli de la part du jeune homme ne pouvait être attribué à un manque de respect, c’était inadmissible.

Inquiète, la comtesse de Villodin monta derrière lui et vint frapper à la porte de sa chambre. Il ouvrit.

— Je viens t’embrasser, mon Jacques, dit elle. Tu m’as oubliée, ce soir !

Jacques pâlit en pensant à sa faute et un cri spontané lui jaillit du cœur :

— Oh pardon, ma mère !

Elle fut un instant à le regarder, observant avec une tendre sollicitude ce mâle visage de jeune homme sur lequel le chagrin creusait déjà des