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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

ce que la pauvre bête se permettait de braire à son passage. Thérèse ne parla pas de sa peine mais en sortant du parc, elle confia tout bas à sa sœur qu’elle trouvait Jacques plus beau, plus séduisant que jadis et avec cette confidence un gros soupir s’échappa de sa poitrine de fillette délicate et blonde.

Il y avait aussi Mariette Moulicent la fille d’un des fermiers du comte qui venait autrefois apporter le lait au château et qui avait bien pleuré le jour ou « monsieur le vicomte » était parti parce que « monsieur le vicomte » était bien gentil pour elle, parce qu’il disait en lui prenant le menton : « Mariette, tu es jolie et rose comme les roses du parc… » « Mariette, tu as un petit nez blanc comme le lait de tes chèvres et que j’ai envie de mordre chaque fois que je le rencontre sur mon chemin ! » Finis les enfantillages ! Monsieur le vicomte ne parlait plus du rose ni du blanc !… Monsieur le vicomte était plus vicomte que jamais et quand Mariette saisie en le rencontrant l’autre matin dans l’office avait laissé choir son pot de lait tant son tendre cœur avait battu d’amour, monsieur le vicomte avait regar-