Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

entrée aux yeux en l’enfonçant sous les peupliers et ne la laisse voir au voyageur qu’au moment où il arrive devant elle, ce qui enlève comme par enchantement la pensée distraite aux tableaux rustiques du village.

Après avoir franchi cette grille, suivi l’allée des tilleuls, contourné des pelouses fleuries, des massifs de buis odorant et de houx, on arrive enfin devant un somptueux château de style Renaissance détachant ses murs sur un fond sombre de sapins noirs.

C’est le château de Rézenlieu-Villodin.

Tout y respire la tranquillité, la paix de la nature dans l’allure imposante du Grand-Siècle. En pénétrant dans ce domaine, il semble qu’on laisse derrière soi toutes les activités échauffantes de la vie, le grouillement vulgaire des villes, le contact de toutes les promiscuités basses pour entrer dans un séjour d’une grande politesse de mœurs où l’on entend tous les bruits hormis ceux de l’homme, où des perspectives lointaines élèvent la pensée au niveau de leur grandeur, où des balustrades délicates vous invitent à prendre une pose élégante sous l’haleine tiède qui monte des prai-