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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

serpentent des ruelles tortueuses, promenades préférées des poules durant le jour, déserts de prédilection des chats pendant la nuit. Les portes formées de deux vantaux superposés s’encagent partout de lierres, de pampres, de vignes vierges qui retombent en lourds baldaquins jusqu’au bord des rigoles. Des rosiers et des liserons tachent joliment quelques murailles. À l’un des angles de la place, l’église, une précieuse vieillerie gothique dresse un interminable clocher pointu qui semble un bras implorateur tendu depuis des siècles vers le ciel normand.

Le voyageur arrêté au centre de cette place remarque au-dessus des toits un groupe de peupliers géants plantés avec une symétrie voulue qui laisse supposer le voisinage de quelque riche demeure. En avançant dans cette direction, on aperçoit bientôt une longue terrasse ombragée d’acacias et de tilleuls et qui profile sa ligne de balustrades blanches sur la vallée de La Touque.

Non loin de la route est l’entrée principale du parc, une large grille en fer ouvragé, œuvre d’art admirable sortie des forges de quelque grand ciseleur de merveilles. Un parterre en hémicycle couvert de mousse et d’herbe folle dérobe cette