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le lépreux

ne sont pas précisément les choses qu’il dit qui nous émeuvent, elles furent dites longtemps avant lui par tous les écrivains religieux, avec d’infinies élucidations. Ce n’est pas même l’autorité papale de son vers ni la nonpareille fantaisie de sa métrique, c’est l’accent, l’indicible accent de son amoureuse foi !

Quand on parcourt son livre en plein trouble des idées mondaines, il est à peu près impossible qu’on en soit frappé. Il peut même arriver qu’on le méprise comme une oiseuse réitération de babils anciens. Mais si l’âme est dans l’équilibre de son repos, cette poésie se répand en elle comme un électuaire ou un népenthès.

Alors, du fond des ondes de la mémoire, surgissent tout à coup les suavités presque oubliées d’autrefois : les frileux tintements des cloches, à l’aube, pour ces messes matutinales où le cœur, non encore souillé des sales prestiges de la lumière, s’épanchait