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plusieurs autres, il est visible que Dieu a donné quelque chose qui coûte peut-être épouvantablement cher à un inconnu accroupi depuis des années dans un caveau de torture, et ce quelque chose, qu’en a-t-il fait, le malheureux ? Ébloui de son succès, encouragé par de misérables prêtres qui ne l’avertissent pas de son danger, il paraît avoir choisi, dans ses tristes livres et dans sa vie, de ne regarder que lui-même.

Chose remarquable ! Marie de laquelle il veut qu’on le croie éperdu d’amour, il ne la nomme presque jamais par son admirable et très-saint Nom qui fait trembler les diables et que l’Église honore d’une fête particulière. Avec lui, c’est toujours la Vierge, ou Notre-Dame, ou la Madone, ou bien encore « la fille de Joachim[1] ». Pour un rien il dirait : la fille à Joachim. Ici, Notre-Dame de Lourdes est nommée — ô Jésus en agonie ! — « la Madone des sourires, la

  1. La Cathédrale, p, 77.