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le révérend père judas

Cette œuvre sera certainement réprouvée le jour où l’autorité religieuse accomplira son devoir que la politique lui fait oublier, depuis quelque temps. Je ne puis être, jusque-là, qu’un buccin dénonciateur.

Mais ce néfaste bavard est du ressort de la critique par ses prétentions littéraires. Quand les aumailles du journalisme auront cessé de mugir leurs admirations dans les pâturages de l’annonce, il se trouvera, sans doute, quelque voix autorisée pour dire le néant de deux énormes volumes où ne se rencontre jamais, fût-ce par hasard, un seul de ces mots qui sont la marque de l’écrivain ; où l’on se promène, comme en un jardin d’hiver, sous les frondaisons peu exotiques d’une pépinière de descriptifs ou de savantasses mis à contribution par le titulaire ; où se décèle enfin constamment, de la plus indiscutable façon, le désir de plaire à Renan, de ravir les dames et de coiffer un jour son front orageux de la sédative coupole des Académies.