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les dernières colonnes de l’église

avoir déclaré « Qu’il faut être de son siècle » (juste le contraire du nolite conformari huic sæculo), nous révèle que l’Église est en décadence pour n’avoir pas suivi le « progrès » et l’évolution des idées. Il faut, pour lui rendre sa puissance sur les âmes, que ses ministres parlent un langage qui n’effarouche pas leurs auditeurs ; il faut qu’ils adoptent leurs vocables et leurs idées, il faut qu’ils conforment leurs pensées et leurs mœurs à celles des hommes qu’ils sont chargés d’instruire[1].

« Or, il y a un dogme universellement reconnu aujourd’hui : celui des « Droits de l’homme », des grands principes, de la Révolution, de la Démocratie. Donc que l’Église prêche hardiment les « Droits de l’homme » et se fasse démocrate-révolutionnaire. D’ailleurs les régimes anciens ont été de terribles persécuteurs. Pendant les « siècles féroces » du Moyen âge comme pendant les « siècles de misère » qui ont suivi,

  1. Ce qui promet de doux moments aux missionnaires des régions anthropophages de l’Océanie.(Note de M. Demolins.)