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grand’peur que M. Huysmans ne soit un nouveau Léo Taxil, un Léo Taxil très-supérieur sans doute, mais qui, comme le premier, se retournera peut-être, un jour, contre nous.

« Quant à ses œuvres, je parle des plus récentes, celles qui s’inspirent de sa dernière évolution religieuse, je crois que la meilleure opinion sur elles a été formulée par le père Augustin, abbé de cette trappe de Ligny où M. Huysmans fit jadis une retraite, et qu’il décrivit, dans En route, je crois, sous le nom de l’Abbaye de l’Atre, Le père Augustin a répondu ainsi à cette même question que vous me posez :

— « Les livres de Huysmans ne peuvent faire de bien qu’à ceux qui n’en lisent que de mauvais.

« Et c’est mon avis. Nous n’avons, nous, rien à y apprendre ; notre culture spirituelle n’a rien à y gagner. J’ai parcouru ces livres et ils m’ont bien souvent choqué. J’y ai trouvé d’ailleurs de magnifiques paraphrases de certaines hymnes, celle notamment consacrée au Vexilla Regis, dans je ne sais plus lequel de ses ouvrages, est une pure merveille de littérature chrétienne. Mais cela au milieu de quel fatras inutile et troublant ! Dans Sainte Lydwine de Schiedam, par exemple, de très-belles pages sur la mystique sont salies fréquemment par des images stercoraires, par un goût de l’ordure, qui n’ont rien à voir avec une inspiration saine et une compréhension droite des choses de la foi.

« Pour L’Oblat, dont nous avons lu une partie dans une revue belge, La Durandal, qui nous est parvenue, j’estime