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efforts, venait brusquement de lui conférer le don de la poésie ». M. Folantin, qui montre ici le bout de l’oreille, ne se veut évidemment aucun mal.

Il y aurait peut-être à dire de Huysmans, à propos de ses trois derniers livres, ce qu’il dit du grand artiste qui a sculpté le Puits de Moïse à Dijon et qui eût été bien autrement admirable si les noms immenses des Prophètes n’écrasaient pas ses hommes de pierre. La Cathédrale, Sainte Lydwine et L’Oblat sont des livres mal étiquetés. L’auteur est un bon peintre de nature morte, il ne devrait pas prétendre à autre chose.

Psychologie curieuse et banale tout ensemble. Huysmans, qui n’aime personne et qui ne pense à personne, ni aux vivants ni aux morts, au point de n’avoir pas de compassion, même liturgique, pour les défunts dont il ne dit pas le plus petit mot ; Huysmans, que le succès a si démesurément comblé et qui semble désormais ne pouvoir admettre que lui-même en la présence de lui-même ; Huysmans enfin veut être un