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heureux laisse échapper des aveux tels que celui-ci : « Je suis le morphinomane de l’office. »

Hélas ! faire ce qui plaît et vivre pour soi, uniquement, n’a jamais passé pour fort héroïque. Élaborer de la dissertation liturgique, à coups de lectures, pendant des centaines de pages, comme on mangerait des petits gâteaux ou des bonbons en se promenant à travers un bois semé de papiers, voilà certes un procédé d’apologétique étrange et bien exclusif de la grandeur.

Veut-on voir si j’exagère ?

« Durtal se disait : Je puis d’autant mieux me dispenser d’assister à la grand’messe, ici, que je commence à la connaître par cœur. Elle est la même depuis six jours ; l’octave de l’Épiphanie ayant, pour une semaine, refoulé le défilé des saints. Sans doute cette messe est charmante, malgré son médiocre introït[1]. Le Kyrie est

  1. Voici le médiocre introït : Ecce aduenit Dominator Dominus : et regnum in manu ejus, et potestas, et imperium. Cette magnifique fanfare taxée de médiocrité, j’avoue que cela dépasse mes moyens. Huysmans n’aime pas les dominateurs, c’est sûr. Le parapluie condamne le sceptre.