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peu oubliés qu’on les voit protégés par l’arrière-garde redoutée des compagnies cartusiennes, « vieux soldats bronzés au feu des batailles infernales[1] ». Cependant cette multitude héroïque ne se bat pas. Elle ne figure que pour préparer le lecteur à sainte Lydwine, « enfant perdue qui valait à elle seule une armée ». J’y consens bien volontiers, ne fut-ce que pour mettre fin à ce terrible bavardage.

Il y a, dans La Légende des siècles, un volcan de l’Amérique du Sud scandalisé par l’Inquisition espagnole et qui refuse carrément le baptême accepté par tous les autres volcans. Interrogé par le poète, il rappelle, en de rudes vers, les antérieures abominations de l’idolâtrie indienne et déclare, pour finir, que « ce n’était pas la peine de changer ». Cette pièce, d’ailleurs médiocre, a pour titre Les Raisons du Momotombo. L’aventure presque inouïe de Huysmans et de la rue Saint-Sulpice m’y fait penser. Bon-

  1. On me fait remarquer qu’il n’est pas dit un mot de l’artillerie. C’est pourtant vrai.