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la classe d’adolescents et d’adultes en est le comptément indispensable. tl est nécessaire d’organiser chez nons cet enseignement dn soir et du dimanche, qui, prenant l’adolescent au sortir des études primaires, en grave le souvenir dans son esprit en traits ineffaçables. A ces classes supplémentaires se lie intimement l’œuvre si intéressante des bibliothèques populaires, seul moyen de faire concurrence aux cabarets, aux cafés, à la débauche et à la lecture des mauvais livres.

. Nous terminerons ce travail par une observation relative à l’inspection et à la surveil~tance des éeotes primaires. Si l’on examine à cet égard l’organisation de l’instruction publique chez les duférents peuples, on voit que ce service est plus spécialement confié, soit aux ministres du culte, soit à des inspecteurs rétribués, soit, enfin, à des notables réunis en comités scolaires. Notre législation a fait appel à ces trois éléments ; mais l’expérience prouve que les autorités locales (le maire et le curé) sont souvent indifférentes et quelquefois mal disposées. Quand renseignement religieux est donné dans l’école publique, rien de plus naturel que d’en donner la surveillance à l’autorité ecclésiastique ; mais c’est aller trop loin que de lui attribuer, de par la loi, au même titre qu’à l’autorité civile, la surveillance générale et la direction morale de l’enseignement pris dans son ensemble. n serait bon à cet égard de garantir l’indépendance de l’instituteur et de rétablir dans chaque commune les anciens comités locaux.

Mieux vaudrait encore séparer légalement l’Église de l’école. CHARLES ROBERT. COMPAREZ le chapitre de rinatraetion publique anx mots Espagne, ttats-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Prusse, etc., etc.

INSTRUCTION PUBLIQUE. Les hommes qui ont des rapports nécessaires en tant qu’ils réalisent le droit, et qui en ont d’autres comme producteurs de la richesse, en ont aussi comme producteurs, propagateurs et consommateurs d’idées il y a donc une société intellectuelle à côté de la société économique et de la société politique. Quand les peuples seront plus mûrs, quand les besoins de l’esprit auront une part plus large dans leurs préoccupations, c’est cette société intellectuelle, essentiellement multiple, puisqu’elle aura la liberté pour principe, qui distribuera l’enseignement ; l’Etat, renfermé dans sa grande mission juridique, se bornera à laisser faire. Chaque doctrine, d’un bout de fEurope à l’autre, aura ses associations indépendantes, ses libres académies, qui pourront à leur gré adopter tel on tel système pédagogique, ouvrir des écoles supérieures, secondaires ou primaires, à leurs risques et pénis, conférer même des grades dépourvus de toute sanction d’État, mais plus ou moins appréciés du public Le gouvernement n’exercera sur 1. Nous ne savons si ce régime serait tellement favorable an progrès des Idées. Lorsqu’une doctrine ouvre Une école, la première chose qu’elle fait, c’est feit e’cetnre tes doctrines eppmtes. Le< doeMne~ l’instruction des peuples qu’une surveillance indirecte, exclusivement destinée à empêcher les atteintes qui pourraient être portées, soit aux mœurs pubiiques, soit aux droits des mineurs ; car il est évident, dn moins au point de vue libéra !, qu’il n~a pas mission pour représenter les idées, n’étant pas capable d’en produire, et que, par conséquent, la fonction d’enseigner lui est complétement étrangère

Malheureusement nous sommes loin encore de cet idéal. Il n’y a eu jusqu’ici dans aucune nation européenne une liberté assez complète pour que la société intellectuelle se dégageât dans la plénitude de son droit. Voilà pourquoi l’État, remplaçant cette société, parce qu’elle n’a pas assez de force pour remplir son oeuvre, intervient à peu près partout pour constituer l’instruction publique comme une sorte de service semi-gouvernemental, ayant une existence propre et néanmoins placé sous sa dé*pendance. C’est principalement en France que l’on remarque cette dépendance. L’Université, par une erreur visible, mais qui était justifiée par nombre de faits officiels, s’appelait elle-même, il y a un certain nombre d’années, FË~ enseignant. Cependant, chose curieuse, l’État luimême se préoccupait si peu de la mission revendiquée ou acceptée par lui, que jusqu’à la Révolution, il n’y eut parmi nous aucune législation générale, et même, on peut l’affirmer, aucune organisation nettement déunie de renseignement public.

H est inutile, sans doute, de réfuter ici l’opinion absurde qui fait remonter l’Université à Charlemagne. Ce rude chef militaire n’a pas même fondé la fameuse École du palais, vu qu’il y a été élevé lui-même ; et son époque à la fois très-inférieure à celle qui le précède et à celle qui le suit, marque le point culminant de la décadence intellectuelle de l’Europe ( ?) L’Université de Paris, cette grande Université du moyen âge, qui agita tant de problèmes, recruta tant de disciples de toutes les nations, régenta tant de papes, et essaya deux révolutions parlementaires au quatorzième siècle, l’Université de Paris sortit des écoles épiscopales etmonastiques, par une association spontanée de mattres et d’élèves, en vertu d’une transformation complètement analogue à celle qui Ct sortir les communes des municipes. représentent toujours un parti philosophique, religienx, politique ou autre, tandis que FBtat sent est ou peut être impartial. Quant aux grades dépourvns de toute sanction d’Etat, noua ne savons à quoi ils peuvent servir, si ce n’est à renforcer l’action des partis. L’appréciation du public fait, en matière de grade, meilleur effet sur le papier que dans la vie réelle, car comment le publie peut-il apprécier directement le savoir d’un médecin. H ne peut le faire qu’indirectement en nommant des députés qui désignent (indirectement) les ministres qui forment des commissions d’examen. Ces commissions s’appellent l’.E<a~ qui n’est qu’une émanation de la nation et son agent par excellence pour toutes les choses qu’on ne peut pas faire (directement) soi-même. M, B. 1. Si l’état est un être trop abstrait, pour avoir des idées, il ne pent pas enseigner ; mais s’il est assez concret pour nommer des professeurs, Il peut mettre ceux qui ont des Idëea eu position de im produire. ~t. B.