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tes eonmisstons (TeïaBMB montrent querqtiefMs trop d’indulgence. Les brevets de capacité, obtenus si facilement, a dit un instftntm, ne valent guère mieux que le brevet d’incapacité appelé lettre d’obédience.. Mats la carrière d’instituteur n’est pas une de celles qu’encombrent les aspirants distingues. A Paris même, un état de décadence manifeste résultait du défaut d’éducation et d’instruction des jeunes gens qui se présentent pour obtenir le brevet. La création de I’Éco)e normale primaire d’AuteuiL qui date de 1872, est une excellente mesure. Ce n’est pas tout que d’exiger du jenne instituteur les preuves de sa capacité ; il faut que son talent se conserve et s’augmente. A ce point de vue, des conférences cantonales et des réunions pédagogiques présenteraient peutêtre des avantages.

Mais pour demander à nos institutenrs une vocation sérieuse, une instruction solide et un zeie soutenu, il faut améliorer leur sort < Si peu que donnent les instituteurs, ils rendent à la société au delà de ce qu’ils en recoivent. une somme à peine égale à ce qu’est devenu le salaire du terrassier dans un quart on un tiers des départements. L’instituteur communal, dans les communes rurales, est moins bien partagé que le terrassier sons d’autres rapports il a moins que lui la jouissance d’un bien que les hommes prisent très-haut de nos jours, l’indépendance ; il est placé dans un assujettissementabsolu’ Trouverait-on excessif un minimum de 1,200 fr. comme degré inférieur d’uu classement hiérarchique, avec avancement sur place, sagement organisé ? Ce chiffre est bien souvent dépassé par le budget de l’artisan, et il s’agit ici d’hommes appelés à élever les nouvelles générations qui seront la force et la richesse de la France. Aujourd’hui la misère du mattre d’école l’enlève à la classe, elle le force à subir et même à rechercher ces emplois ecclésiastiques subalternes, cette fonction de sacristain qui lui fait délaissersaclasse, qui fait de lui le domestique du curé et qui en échange de sa liberté et de sa dignité ne lui procure souvent qu’un salaire dérisoire. Qu’on y soagc d’ailleurs Pour que l’instituteur soit un ouvrier de civilisation, il ne doit pas se recruter habituellement dans la classe pauvre ; trop souvent, dans ce cas, il est imbu de passions, de jalousies populaires que n’a pas pu dissiper l’iaunence de l’école normale ; il faut d’une profession dédaignée, où l’on n’entre souvent que pour échapper à la conscription, faire une carrière ouverte à une partie de la classe moyenne, aux enfants des riches cultivateurs, des petits commerçants ; il faut arrêter ces désertions, si fréquentes après l’expiration de rengagement décennal, qui privent l’enseignement de ses meilleurs sujets, et transforment ainsi les écoles normales en pépinières d’agents voyers, de commis et d’employés de chemins de fer. Quand cette réforme aura été accomplie, le service public et national de 1. M. Michel Chevalier, B(mpor<~ < !ej membru da la section /r<tt !fOMe du jury MttfMtfme !. tntrodnction. i’tBstrnctîon pcpuh !re n’anra plus besoin da concours que lui prêtent aujourd’hui les con. grégations enseignantes.

Ajoutons que les inconvénients des écoles trop nombreuses sont très-graves, et (juel’augmentation dn nombre et l’organisation du service des mattres adjoints qni se rattache, comme on l’a vu, au mode d’éducation de l’instituteur, est un des premiers besoins de l’instruction primaire en France.

. L’instruction pratique, et surtout l’éducation des filles, jusqu’à ce jour très-négligées en France, ont une importance extrême. La loi du 10 avril 1867 a eu pour principal objet la création d’une école spéciale de filles dans toute commune de 500 àmes et au-dessus. Un traitement, trop faible, hélas estgarantiâ l’institntrice. Quand cette question fln an ci ère sera résolue, il faudra fonder pour les futures institutrices laïques un enseignement normal digne de ce nom. Beaucoup d’instituteurs demandaient avec instance la suppression des écoles mixtes ; plusieurs, dans l’intérêt des moeurs, la plupart au point de vue pédagogique ; un grand nombre voudraient qu’un ouvroir tenu par la femme de l’instituteur fût toujours annexé à l’école mixte. Il est remarquable de voir combien les idées snr la séparation des sexes dans les écoles durèrent en France et en Angleterre. (Ajoutons, et aussi en Allemagne et en Amérique.)

A coté de cette question vient s’en placer une autre. Faut-il supprimer les lettres d’obé<7 !’eKce ? Aux termes de l’article 49 de la loi du 15 mars 1850, les lettres d’obédience tiennent lieu de brevet de capacité aux institutrices appartenant à des congrégations religieuses vouées à l’enseignement et reconnues par l’État. Faut-il faire rentrer à cet égard les congrégations dans le droit commun ? La transition devra être prudemment ménagée, soit pour respecter les droits acquis, soit pour attendre que les écoles normales d’institutrices aient produit un personnel suffisant ; mais, en principe, le maintien de ce privilège, contraire au principe d’égalité, ne peut se justifier par aucun intérêt pubtic ; l’infériorité, au point de vue scolaire, des religieuses pourvues de la la lettre d’obédience est un fait notoire. Certains amis de l’enseignement laïque voien t pour lui dans cette infériorité des Sœurs un moyen de succès, et se fondent sur ce qu’én soumettant les Frères à la production du brevet, on a fortiaé l’enseignement congréganiste ! Il faut l’en féliciter, mais se borner à conclure de ce progrès des Frères que, si les Sœurs ont pu faire-dubien sans brevet, elles en accompliront davantage quand elles seront munies de ce diplôme.

. Le développement des salles d’asile dans les campagnes comme dans les villes serait en France, ainsi qu’ailleurs, un immense bienfait. Leur cause est aujourd’hui gagnée. Elles ont le double avantage de préparer les petits enfants à l’école primaire et d’en délivrer l’instituteur. Mais si la salle d’asile doit être en quelque sorte le vestibule de récole primaire,