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sant de justes réserves sur le degré de valeur morale ou politique que nous attribuons aux uns et aux autres, bornons-nous à rappeler qu’en France, Richelieu. Mazarin. Lyonne, Colbert, Louvois, Turgot, Matesherbes, et de nos jours, sans mentionner ceux qui vivent encore, Talleyrand, Casimir Périer. Chateaubriand, Benjamin Constant ; en Angleterre, Walpole, Pitt, Robert Peel ; en Prusse, Hardenberg, Stein ; en Autriche, Metternich, Schwarzenberg ; en Italie, Cavour, ont offert, entre autres, des types éclatants d’hommes d’État dirigeant les grandes affaires de leur nation, soit à l’intérieur, soit à Fétranger.

Et quant aux chefs de répubtiqxes on de monarchies, nous n’avons qu’a nommer, dans I’ :)nt !f}))ité, Périclès, Philippe de Macédoine, Jules César, Auguste, Trajan, Constantin, Théodose ; et, dans les temps modernes, Louis XI, Charles V, Grégoire VII, Sixte-Quint, Chartes-Quint, Henri IV, Elisabeth, Maurice de Nassau, Louis XIV, Guillaume d’Orange, PicrreIe-Grand,l’é)ectenrFrédèric-Gnit)aume, te grand

Frédéric ; enfin, de nos jours, Napoléon, pour personnifier tout ce que le génie de la haute politique et du gouvernement des nationc a de plus profond, de plus vaste, de plus glorieux. Les annales de t’humanité sont remplies de ces grands exemptes, et it est peut-être tel écrivain vivant encore, tel premier ministre, tel prince régnant, qui a déjà gravé dans les pages de l’histoire contemporaine un nom destiné à ne point pàlir auprès des noms illustres que nous venons de rappeler. CHABLES READ. OoMTABEt Homme politique, Publiciste. HOMME NOUVEAU. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Où et comment rencontrer l’homme nouveau ? Dès l’antiquité, Diogéne le cherchait. Tous les gouvernements, les plus anciens comme les plus jeunes, ont été de tout temps à la découverte de ce phénix. L’homme nouveau, dit-on, c’est le sang jeune que l’on veut infuser dans les artères d’un corps vieilli c’est l’idée contemporaine que l’on désire faire pénétrer dans les lois antiques c’est l’avenir que l’on escompte en liquidant le passé en un mot. c’est le progrés. Ouvrez l’histoire ; dans chaque pays, elle vous montrera de grands hommes, rarement des hommes nouveaux.

Étudiez les annales des révolutions au lendemain du bouleversement. on bat le rappel de la jeune génération qui doit sauver l’idée nouvelle. Beaucoup arrivent, parmi lesquels il n’y a pas un Aomme ; it faut remettre la révolution entre les mains des anciens, et parfois cest parmi ces derniers que se rencontre l’homme nouveau.

En politique non plus qu’en littérature, l’homme nouveau n’est ni vieux ni jeune. L’âge ne fait rien a t’auaire. Tout est dans l’idée, dans Bon apparition opportune, dans son expression claire. Celui qui sait le mieux l’appliquer est l’homme nouveau, selon la politique. On entend dire chaque jour U nous faut des hommes nouveaux. Nous manquons d’hommes. Comme expédient, on change le personnel dn gouvernement. On a d’autres hommes, rien de plus.

Comment donc déOnir l’homme MOMfeaM ? Ce terme est cependant employé bien souvent dans la langue politique. Bornons-nous à dire que l’homme nouveau, c’est l’homme du moment C. LAVALLÉE.

HOMME POU’HQUE. Au-dessous et à coté des hommes d’État qui exercent une grande influence sur les destinées de leur pays et de leur temps, il faut classer l’homme politique. L’espèce serait assez nombreuse, sil’on acceptait les prétentions de tous ceux qui demandent à en faire partie. Il y a des gens qui, soit par dévouement, soit par loisir, soit par ambition, se livrent tout entiers au courant des affaires publiques. Ils suivent activement les évolutions des partis, ils dévorent !cs journaux, ils assistent à tous les débats )égis]atifs, ils ont et colportent une opinion sur les questions intérieures, extérieures et autres qui touchent à la politique. C’est une passion, un goût ou une attitude. On fait ainsi de la politique comme on fait de la musique ou de la peinture. Mais ce n’est point parmi ces amateurs du forum qu’il faut chercher l’homme politique. De même, il ne suffit pas, pour mériter ce titre, d’exercer une fonction ou de remplir un mandat dans le gouvernement. On peut être conseiller d’État, député et même ministre, sans être homme politique. On a vu plus d’un grand ministre se vanter presque de ne pat l’être.

L’homme politique est celui qui s’attache à la défense d’une forme de gouvernement, d’un parti, d’une opinion et qui, par la parois ou par laplume, s’applique à propager ses doctrines. H n’est point nécessairement un personnage officiel ; il exerce son action dans les réunions publiques, il est journaliste, il est publiciste, il se prodigue, par tous les moyens, dans l’intérêt de sa cause. Il a besoin de science et de consistance ; c’est ainsi qu’il acquiert et conserve quoique autorité sur sa génération. L’homme d’État est toujours, par métier, homme politique. L’homme politique peut n’avoir aucune part directe au mécanisme du gouvernement. Il n’agit que par voie d’influence. S’il est doué d’un grand talent, si ses études lui ont donné une large expérience, il est quelquefois appelé à un rôle très-considérable il est un homme d’État moins l’application. Pour citer quelques exemples, le comte de Maistre. M. de Bonald, Benjamin Constant, Armand Carrel, M. Stuart Miii, sont des hommes politiques. Il n’ont pourtant jamais gouverné. Dans les pays aristocratiques ou à suffrage restreint, la vie politique est ordinairement concentrée dans une ou plusieurs castes, plus ou moins nombreuses. Dans les pays démocra- [1]

  1. C’eat le plus souvent l’homme qui n’a pâte d’engagement avec le paesé et qui peut introduire une nonvelle politique sans briser des Hem consacrés on manquer à nne parole toiemneUe. M. B.