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MADAGASCAR. MAHOMËTISME.

H

montrer sons une de ses faces l’état de la civilisation des Hovas. Leur religion, leur hiérarchie sociale, leurs lois pénales sont à la date de ce que nous pourrions appeler le paganisme organique, et l’on se figurerait assez exactement, en regardant les Hovas, les royautés de l’Italie au temps de Romulus, ou celles de l’Inde à l’origine du brahmanisme, si l’on ne devait faire la part de la race, beaucoup moins élégante, moins artiste et moins philosophique que les peuples du paganisme classique, partant, beaucoup moins progressive. Aussi les Hovas mettraient-ils nn nombre impossible à préciser, d’années, avant d’arriver à la civilisation occidentale, si celle-ci ne leur arrivait du dehors, avec aussi peu de chances d’être accueillie qu’on peut le supposer d’après leur infériorité même. Les Hovas sont de race malaise, analogue à la population de l’Inde méridionale, de Malacca, des Moluques, des iles septentrionales de l’Océanie. Cette race s’est trouvée transplantée à Madagascar, sans que la tradition en fixe ni l’époque, ni les circonstances. Elle s’est mêlée plus ou moins aux populations cafres, arabes, malgaches, mais elle y a importé les institutions des lies de la Sonde. Un peuple arrivé à ce degré de civilisation compliquée, est peut-être moins accessible à une civilisation supérieure qu’un peuple tout à fait barbare. Les Bovas, pénétrés de leur supériorité, ennemis des étrangers, forment une aristocratie d’esprit très-positif, pleine de ressources en politique ordinairement une des familles nobles gouverne le roi ou la reine, et son influence est d’autant mieuxreçue du reste de la nation qu’elle réussit davantage à éliminer les étrangers. Il n’est point inutile de faire connaître ces dispositions en Europe. JULES DtrvAL.

Mis tjcnr pM J. de B.

CottFA&EZ Colonies.

MADAME. Titre que portaient, sous les Bourbons, les filles des rois de France et la femme de t’ainé des frères de ces rois :les deux femmes de Philippe, duc d’Orléans, frère de Louis XIV (Henriette d’Angleterre et Charlotte-Elisabeth de Bavière, princesse palatine) ; les filles de Louis XV, les princesses de Savoie, femmes des comtes de Provence et d’Artois (depuis Louis XVHI et Charles X), sont les plus célèbres de ces princesses.

Madame Elisabeth était la sœur de Louis XVI Madame Royale, depuis duchesse d’Angouléme. était sa mie. fasB.

MADEMOISELLE. Titre des ailes de Monsieur, frère du roi, et de Madame. Il ne se donne guère qn’à la fille de Gaston d’Orléans, qu’on appelle aussi la grande Mademoiselle et à la fille du dernier duc de Berry, depuis archiduchesse de Parme. J. ~E B.

MA SISTRAT. A Rome, NM~M6-<M désignait la fonction aussi bien que le fonctionnaire Toutefois tous les fonctionnaires n’étaient pas des magistrats. Cette désignation ne s’appliquait qu’aux anciens rois, aux dictateurs, à leur adjoint (Mo~t~~er e~Mt~Mm), aux consuls, aux censeurs et aux préteurs. Plus tard les questeurs et d’autres encore furent également comptés parmi les magistrats, et l’on distingua entre magistratus moyorM et tMKorM.

Dans les temps modernes on retrouve le ma.gistrat l’Eu Allemagne, où l’on comprendsous cette expression h comité exécutif de la municipalité des grandes villes, composé d’un bourgmestre et de plusieurs assesseurs. Ce n’est pas le bourgmestre, mais le magistrat qui correspond au maire français (les attributions du magistrat sont généralement plus étendues) ; 2° En Angleterre, où l’on applique cette dénomination aux juges de paix et aux agents

supérieurs de la police ;

° En France où l’on considère comme magistrats les juges de tout grade des cours et tribunaux, les membres du ministère public, et dans le langage administratifou officiel aussi les préfets, quelquefois même les maires. U y a quelque incertitude dans l’application de la désignation de magistrat relativement aux fonctionnaires de l’ordre administratif, et on a discuté, par exemple, si les commissaires de police étaient ou non des magistrats. Le public réserve ce mot pour désigner des membres de la judicature. M. B.

MAGNA CARTA. Grande charte. C’est le point de départ de la constitution anglaise. (fby. T. p. 1099.)

MAGNAT, du latin macsc-Mc~, titre des grands de Hongrie, tels que le Palatin, le judex eMrt<B, les grands dignitaires, ainsi qu tous les comtes et barons. ( Voy. Hongrie.) Le titre de magnat a été également en usage en Pologne ; il pouvait y être considéré. et on peut le considérer encore en Hongrie, comme l’équivalent de pair héréditaire.

MAHOMtTÏSME. Le mahométisme est la plus récente des grandes créations religieuses de l’humanité Au lieu de ce mystère, sous le1. Les données que l’on possède pour une évainatton même approximative du nombre des sectatenrz de l’tsiam, sont tout à fait Inso&santes- tel ou trouve le chiffre de fa population musulmane porté à 270 millions ; 14 on le voit réduit 1120 millions. Le manque total de statistique et de recensement aénenx dans les pays mahométans ne permet pas de se décider entre des nombres si différents, l’islamisme, d’ailleurs, a fait, depuis 50 ans, les plus grands progrès dans l’intérieur de l’Afriqne et en Chine. On n’a pas de documenta pour apprécier le nombre de ces nouveaux adeptes, qui augmente chaque jour. Chose singulière l’islamismeestla religion qui tait au xix* siècle les plus grandes conquêtes ! Les mi-~ait.uuaires musulmans, partant du Caire etdeMaseate, pt’Detrfnt l’Afrique tout entière et trouvent auprès des pupï]tations nègres l’aecaeil le plus empressé. Daua certaines parties de la Chine, la faveur que rencontre la croyance monothéiste et la transformation qu’eue opère dans l’esprit des populations sont quelque chose de surprenant.

La grande division de l’islamisme [schiites et Fnunites) semble au premier coup d’oeiln’avoirpour base qu’une dissidence sur nue question hist<’riqu< tes eunnitet admettant l’autorité des trois premiers &h*’