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nom d’une province et ceini de sa capitale, où Mina-moto-no établit le siége de son gouvernement. C’est là que lui et ses successeurs régnèrent de 1186 à 1333. Ces derniers ne sont pas tous ses descendants, mais appartiennent à plusieurs dynasties successives. Cette remarque s’applique également aux autres pouvoirs militaires dont nous allons parler. Le deuxième gouvernement militaire porte le nom de Mourj-matchi-chiogoum, parce que le chiogoum qui le fonda vint établir sa résidence à Mouro-matchi, faubourg de Kioto’, ancienne capitale du Japon et séjour du Tenno (empereur). n se maintint au pouvoir jusqu’en 1572 (1336-1572). Ënnn, d’une guerre civile entre Daïmios (princes) qui dura quarante ans, sortit le troisième gouvernement militaire (Yedo-chiogoum) et s’établit à Yedo en 1602. Il y est resté jusqu’àla chute définitive de ce régime, en 1867. Pendant cette longue période, le Japon vécut en paix au dedans et au dehors, et 6t de grands progrès dans la civilisation. L’un des résultats-de ces prog’~ fut de faire comprendre au peuple "ue son gouvernement n’était pas légitime. ~ussi vers 1800 l’ar ~’é du chiogoum, que les Européens nommaient à tort, d’un terme chinois, taïcoun, commença à s’affaiblir. En 1854 il conclut un traité avec les États Unis sans demander conseil au Tenno (empereur), comme il aurait dû le faire. A part’r de cette époque les deux pouvoirs vécurent en mauvaise intelligence, et les daïmios se partagèrent en deux grands partis. Les plus puissants furent pour le Tenno ; c’étaient ceux des provinces de l’Est. Les moins posants, qui gouvernaient les provinces de l’Ouest, embrassèrent la cause du taïcoun (chiogoum). En 1867, après une courte guerre civile, le chiogoum remit son pouvoir aux mains du Mikado (empereur). En 1868 celui-ci prit la direction du pouvoir exécutif. Depuis lors il a réformé l’administration de fond en comble, et noué des relations amicales avec les puissances étrangères. Les daïmios qui étaient entièrement indépendants dans leurs provinces et héréditaires, se virent enlever l’hérédité. Eux-mêmes, comprenant que le système féodal é it contraire aux intérêts du pays, surtout à cause des relations internationales, se démirent bientôt de leur autorité en faveur du pouvoir central. Le sol fut alors divisé en fou (villes), keng (cantons) et hang (arrondisse1. LesEuro~ens donnent a Kioto le nom de Miako, qui signifie capitale. Ha ont confondu le nom propre avec le nom commun.

. Le Kama-Koura-chiogoum créa des daïmios qu’il dota de terres immenaes, et qu’il nomma ~onTerBears des provinces. Ce poste, d’abord personnel, devint héréditaire. Sous ie Yëdo-elïiogonm les daTmios étaient an nombre de 300 environ. Lorsqu’un cbiogonm )nonrait, ils devaient tona apporter leurs nominationa à son successeur et Ini en demander de nouvelles. Le nouveau souverain avait le droit de les refuser, mais U n’usait jamais de ce droit. Qaand nn chiogoum avait des griefs sérieux contre quelque daïmio, il l’envoyait dans une province plus petite où ses soldats, ses employés de tout ordre et de tout rang devaient le suivre et partager sa disgrâce, pendant que le daïmio de la petite province allait, également suivi de tous ses vasstM< le remplacer dans la grande.

ments). A la tête de chacune de ces divisions furent placés des fonctionnaires. Les impôts furent perçus par le gouvernement dans les fou et les keng. Les bang restèrent sous le régime de la loi ancienne au point de vue financier. Ils étaient à-cet égard indépendants du pouvoir central et leurs impôts, levés par le gouverneur, étaient consommés sur place.

Les arrondissements furent partagés en trois classes grands, moyens et petits. Le Mikado (ou Tenno), à qui appartient la nomination des gouverneurs, laissa d’abord ce poste aux dafmios. Mais on ne tarda pas à s’apercevoir que le pays, divisé en 300 hang, était trop morcelé, que d’ailleurs un certain nombre de daïmios étaient mécontents de la part qui leur était faite dans le nouveau système. Aussi, au mois d’août t871 tous les gouverneurs furent relevés de leurs fonctions. On procéda à une nouvelle division du sol, qui fut partagé en 73 hang et 3 fou. On compte à peine quelques daïmios parmi les nouveaux gouverneurs presque tous sont de simples citoyens. On inaugura en même temps une nouvelle forme gouvernementale.

Le gouvernement fut partagé en trois sections. t Section du milieu ; c’est le pouvoir exécutif exercé par le Tenno ;

° Section de gauche, représentée par un corps chargé de l’éiaboratiuu des lois Section de droite. Elle se compose de tous les hauts fonctionnaires réunis deux fois par semaine pour éeJairer les ministres de leurs conseils.

Au-dessous de ces trois sections se placent huit ministères

° Gai-mou-sio, aCaires étrangères ° Oo-Kouza-sio, finances ;

° Rikou-gonm-StO, guerre ;

° Kaï-goum-sio, marine

"5"Mounhou-sio, instruction publique et cultes ;

° Kobou-sio, travaux publics

° Sishoko-sio, justice

° Kounaï-sio, maison de l’empereur. Il est bon de remarquer ici que la séparation <îeS pouvoirs publics, soit administratifs soit politiques, et leurs attributions respectives ne sont pas encore rigoureusement déterminées. L’époque actuelle est une époque de transition. «  Le Tenno n’a pas voulu faire table rase, mais procéder par transformation graduelle, par adaptation mesurée de l’ordre nouveau à l’ordre ancien. De là, la période d’étude à laquelle nous assistons et dont la confusion pent se prolonger encore.

Statistique. La superficie totale de l’empire du Japon est de 24,285.33 H carrés, ainsi répartis :

Toïo-akitou. 14,34t. li carrés. Tchitou-si. 2,821.56

Foutâ-na. 2,047.93

Yeso. 5,074.84

Le reste est représenté par les petites îles. c La population-du Japon s’élève à 32,8M,iM