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D’après un tableau publié par le PreMt. Handelsarchiv, le nombre moyen annuel des navires entrés à Hambourg a été dans la période 1791-1800, 1,818 ; 1801-1820, 2,014 ; 1841-1845,3,462 ; 1851-1855,4,454 ; 1866-1870, 4,975. Le tonnage dépasse 1 million de lasts ou 2 millions de tonneaux.

En 1843 l’effectif de la marine marchande de Hambourg accusait nn chiffre de 207 navires jaugeant 17,220 tonneaux de 3,000 kil. ; ce chiffre s’est élevé en 1861 à 491 navires avec un jaugeage de 65,401 tonneaux. Le nombre de navires a donc augmenté de 138 et le jaugeage de 280 p. 100.

La Banque de Hambourg a été fondée en 1619. Il y a en outre deux banques à virement qui donnent des facilités extraordinaires dans les opérations de change, très importantes sur cette place.

La députation du commerce, composée de délégués du corps des commerçants, exerce les fonctions d’une chambre de commerce. ASHER.

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HARAS. L’institution des haras est moderne, et rien de semblable dans l’antiquité ne peut lui être comparé. Charlemagne fut le premier chef d’empire qui se montre occupé du soin d’améliorer sa cavalerie, mais les Capitulaires, tout en retraçant cette préoccupation, gardent le silence sur les encouragements employés pour développer la production chevaline. De tout temps les chevaux gaulois ont été célèbres en Europe, et les chevaux français, plus tard estimés à l’égal de leuf devanciers, avaient sutn pleinement aux besoins de nos batailleurs ancêtres.

Le roi Henri II établit en France les premiers haras royaux, qui jusqu’à Louis XIV furent soigneusement entretenus. En 1665 Colbert constitua les haras nationaux, tant, dit la Cor~-Mpondance administrative, pour avoir en temps de guerre le nombre de chevaux nécessaire pour monter la cavalerie que pour n’estre pas nécessité de transporter tous les ans des sommes considérables dans les païs estrangers. C’est en effet le principe de la défense nationale. sur lequel repose l’institution des haras qui, sous Louis XIV, comme de nos jours, a constamment été invoqué pour justifier l’intervention de l’État dans l’industrie chevaline. Colbert, ayant fait acheter des étaions, les distribua dans les diverses provinces du royaume et surtout encouragea les éleveurs par des primes accordées aux meilleurs produits ; ce dernier système était celui que le grand ministre préférait à tous les autres. Cette première intervention de l’État ne resta pas improductive, puisque dans les vingt-cinq années qui suivirent on constata que la production chevaline de la France s’élevait à 2 millions d’individus. Supprimés en 1790 par l’Assemblée constituante, les haras nationaux furent rétablis par la Convention et organisés déilnitivement en 1806 par Napoléon, qui espérait, par ce moyen, préparer le développement d’une despmsgrandes industries nationales et augmenter le nombre des chevaux propres à la cavalerie, considérablement réduit par les guerres de l’Empire. Depuis cette époque jusqu’à ce jour le gouvernement, prenant en tutelle l’industrie privée, se chargea de lui fournir les éléments principaux de la reproduction et du croisement des races, l’étalon.

Après avoir fait connaitre l’origine des haras, il nous faut examiner si l’élevage du cheval doit être encouragé et dirigé, ou bien s’il est préférable de laisser l’industrie chevaline, comme toutes les autres industries, soumise aux besoins de la consommation.

Quelque déplorable que soit en principe cette règle d’exception, tous les économistes semblent d’accord aujourd’hui pour encourager en France la production chevaline, dont rinsuBisance fut notoirement reconnue en 1854, t859 et 1870-1871, pendant les guerres de Crimée, d’Italie et franco-allemande et nécessita les plus durs sacrinces. C’est toujours, en effet, au triste point de vue de la guerre qu’il faut se placer pour justifier l’intervention de l’Etat, et à ce point de vue tout le monde juge l’intervention utile et indispensable. C’est uniquement sur les moyens à employer pour encourager l’industrie chevaline, que les hommes spéciaux sont divisés en deux camps distincts. Les uns, partisans outrés de l’intervention la plus étendue, pensent que l’État possesseur d’étalons doit distribuer comme autrefois les reproducteurs par toute la France, diriger les éleveurs, leur imposer les règles les plus sévères, avoir des centres d’élevage spéciaux pour créer des étalons et se faire pour ainsi dire producteur de chevaux comme il est déjà fabricant d’armes. Ayant déclaré que le cheval n’est pas simplement un produit agricole, mais une sorte d’arme de guerre, puisqu’il concourt à la défense du pays, ils en concluent que l’Etat doit surveiller avec le plus grand soin la production chevaline, et la ramener toujours à l’élevage du cheval de troupe. Us regardent l’élevenr de chevaux comme étant en dehors du droit commun, n’ayant plus d’initiative propre et devant faire au pays l’abandon de ses intérêts, pour se laisser diriger par les agents de l’administration. Puis, en dernier lieu, leur plus grand argument consiste à dire que les simples particuliers, ou l’industrie privée, suivant l’expression consacrée, ne pourraient se procurer avec leurs seules ressources le nombre sumsant d’étalons de choix capables d’entretenir l’amélioration de l’espèce et que dès lors nos races chevalines, loin de se perfectionner, s’abàtardiraient aussitôt. C’est pourquoi ils demandent le maintien de ce qu’on appelle l’intervention directe.

Les adversaires de ce système reconnaissent que l’industrie chevaline n’est pas assez prospère pour satisfaire aux besoins nationaux ; ils chercheit à encourager les éieveurs, mais par des pri ies diverses et par tous les moyens qu’ils croient capables de remettre cette industrie en possession d’elle-même, et de l’affranchir de la tutelle souvent ftmeste de l’Etat. Na