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norités réduites à sortir de !a !éga !it6 ont pour Tésnttat heureux de dépouiller J’autorité absolue de son dernier prestige, et de hàter la réalisation des conquêtes vainement soJJicitées par l’opinion publique.

Toutefois, nous le répétons, c’est seulement Mï époques de transformation que ces phénomènes peuvent utilement se produire. Autant on y applaudit alors, autant il faut on les redouter on les combattre dans tes temps où le progrès, garanti par les institutions ellesmémes, peut suivre son cours normal. Rien ne saurait donc, ni les souvenirs du passé, ni certaines lois invoquées par tes partis, Justiner en principe l’insurrection. Robespierre a pu l’appeler pompeusement « Je plus saint des devoirs eUe n’est en réalité ni un droit, ni un devoir, mais tout au pins, dans des circonstances données, une douloureuse nécessité. Et ces circonstances, faut-il encore les bien étudier, de telle sorte que la responsabilité des événements puisse toujours retomber bien pIns sur l’autorité qui les aura provoqués que sur les hommes qui les auront déchatnés contre une société déjà menacée. Nous prévoyons ici une sorte de déplacement de droits, de substitution de rôles, c’est-à-dire le cas où, le gouvernement attaqué ayant donné lui-même l’exemple de la rébeifion par la suppression arbitraire des droits constitutionnels, les promoteurs d’une insurrection se trouvent être les défenseurs naturels des lois et des institutions. U est vrai que l’on trouvera peut-être que nous laissons encore par cette doctrine une porte largement ouverte aux excès populaires. QneJs partis ne seront pas toujours tentés d’invoquer, au profit de leurs passions, ces circonstances exceptionnelles qui mettront de leur coté le mérite d’une grande initiative ? Quelles facilités n’ont pas les agitateurs hardis pour entratner sur leurs pas la foule ameutée, et la convier à une résistance d’autant plus énergique et violente que les moyens sont tout entiers dans l’exploitation de la crédnJitê et de l’ignorance populaires ? 7 C’est le propre des esprits secondaires de chercher dans l’exercice le plus brutal de leurs droits la réalisation de leurs espérances. C’est ce qu’en France on a longtemps appeJé de Ja politique expéditive ». Triste ironie qui a failli, comme on l’a vu par les paroles de Robespierre, s’élever à la hauteur d’un principe 1

Mais ces craintes devront s’évanouir chaque jour, car tes chances favorables laissées jadis aux minorités turbulentes ou audacieuses, tombent chaque jour devant les concessions faites à la démocratie, et surtout devant l’introduction dans toutes les constitutions politiques de garanties pour l’expression et le respect des volontés popnJaires. On pourrait dire que les masses ont pour s’abriter désormais, dans les luttes qui s’engagent entre ëJJes et J’autorité, un retnpart plus éJevé que les barricades des carrefours ce sont ces droits chaque jour plus étendus dont l’usage pacifique et réguiier est devenu comme une arme toujours braquée sur rarbitraire et le despotisme. Inscrits dans les constitutions, ils parassent les efrorts révolntionnaires et annihilent à l’avance les calculs ambitieux des fauteurs d’insurrections. La France est peut-être le pays où les insnrrections populaires ont !e plus fréquemment éclaté. Après elle vient l’Espagne. Mais en Espagne, on le sait, ces mouvements ont en généralement un caractère militaire. Suscités pat des prétendants ou préparés par des chefs de parti, les premiers acteurs furent des omciers de l’armée, opposant bannière à bannière on agitant le drapeau national jusqu’aux pieds du trône. L’Italie a eu aussi ses pages sanglantes, 1 dont la plus douloureuse, qui date de l’époque de sa reconstitution politique, sera celle où figure le nom de l’un des plus populaires héros de l’indépendance italienne. Les insurrections ne sont pas inconnues en Allemagne, ni même en Suisse ; la Belgique est même le produit d’un soulèvement populaire. Dans le Nouveau Monde, les exemples sont plus fréquents encore qu’en Europe. Les républiques américaines, mal assises on mal gouvernées, se trouvent, à leurs débuts, avoir emprunté à la civilisation européenne les plus funestes excès des agglomérations politiques.

Voilà pour les insurrections que nous appellerons intérieures. Il en est d’autres, dont nons devons parler ici. On devine qu’il s’agit de celles qui, fomentées par tout un peuple, ont pour but soit de rompre un pacte fédéral, soit de déchirer des traités qui pèsent sur une nationalité vaincue. Celles-là occupent dans l’histoire générale une place à part. Elles intéressent le plus souvent tout l’équiiibre politique et social, en remettant en question une organisation péniblement élaborée. Sur le continent européen, elles sont venues quelquefois déranger les conceptions de la diplomatie et soulever d’importantes questions de principes. De ces questions, la première est celle de l’affranchissement des nationalités, qui provoque

immédiatement l’examen du droit d’intervention ou de non-intervention.

Le principe des nationalités ne peut être dans cet article l’objet d’observations particulières. (Foy. Nationalités.) Constatons seulement qu’on trouve en lui la source naturelle de ces insurrections nationales, qui sont aux insurrections intérieures ce que les émeutes sont aux révotutions. De même nous ne saurions nous étendre sur le principe d’intervention, dont l’application peut exercer une influence directe sur les résultats d’un mouvement insurrectionnel.. (fby. Intervention.) En thèse générale, nous pensons qu’il faut réprouver toute immixtion de la part des gouvernements étrangers dans les affaires d’un pays où s’agitent les questions d’affranchissement partiel ou de restauration. Qu’une action diplomatique s’engage en faveur de telle ou telle cause, elle est naturelle dans certains cas, et le droit des gens la commande toutes les fois que dans le débat des intérêts politiques se trouvent engagés ceux de l’humanité et de la civilisation. Mais, au delà de cette intervention morale, on expose à rompre avec les engagements in-