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» Les changements observés jusqu’ici dans les étoiles ne sont que des irrégularités presque toutes périodiques, dès lors exclusives de l’idée de catastrophe. L’étoile de la constellation de Cassiopée en 1572, celle de Kepler en 1604, n’ont brillé que d’un éclat temporaire, circonstance inconciliable avec l’hypothèse d’une volatilisation. L’univers paraît fort tranquille et suit son chemin à petit bruit. Depuis cinq à six mille ans, l’humanité a le spectacle du ciel. Il n’y a constaté aucun trouble sérieux. Les comètes n’ont jamais fait que peur sans mal. Six mille ans, c’est quelque chose ! c’est quelque chose aussi que le champ du télescope. Ni le temps, ni l’étendue n’ont rien montré. Ces bouleversements gigantesques sont des rêves. »

On n’a rien vu, c’est vrai, mais parce qu’on ne peut rien voir. Bien que fréquentes dans l’étendue, ces scènes-là n’ont de public nulle part. Les observations faites sur les astres lumineux ne concernent que les étoiles de notre province céleste, contemporaines et compagnes du soleil, associées par conséquent à sa destinée. On ne peut conclure du calme de nos parages à la monotone tranquillité de l’univers. Les conflagrations rénovatrices n’ont jamais de témoins. Si on les aperçoit, c’est au bout d’une lunette qui les montre sous l’aspect d’une lueur presque imperceptible. Le télescope en révèle ainsi des milliers. Lorsqu’à son tour notre province redeviendra le théâtre de ces drames, les populations auront déménagé depuis longtemps.

Les incidents de Cassiopée en 1572, de l’étoile de Kepler en 1604, ne sont que des phénomènes secondaires. On est libre de les attribuer à une éruption d’hydrogène, ou à la chute d’une comète, qui sera tombée sur l’étoile comme un verre d’huile ou d’alcool dans un brasier, en y provoquant une explosion de flammes éphémères. Dans ce dernier cas,