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daineté de leur apparition que sont dues toutes les complications que nous étudions aujourd’hui.

Le jour où, grâce aux travaux de Watt, la machine à vapeur devint un moteur permanent et économique, l’industrie se développa en Angleterre où, jusque là la cherté des salaires avait été un obstacle qu’on n’avait pu franchir. Perpétuellement disponible, la machine à vapeur remplaça avantageusement les roues hydrauliques qui manquent souvent d’eau et les manèges qui sont d’un entretien coûteux ; elle devait être adoptée partout avec empressement, mais à plus forte raison dans un pays où le combustible était abondant et à bas prix.

Le perfectionnement du moteur des fabriques fut le premier pas, le point de départ d’une foule d’autres améliorations qui, pour être secondaires, n’en ont pas moins eu d’importans résultats.

Les industries qui en ont le plus profité sont celles qui ont pour objet la conversion des matières textiles : coton, laine, soie, chanvre, lin, etc, en fils et en tissus : aujourd’hui leurs produits réunis s’élèvent à plus de quinze cent millions de francs.

Du perfectionnement de ce que les Anglais appellent powen-loom est découlé également un grand nombre de progrès qui ont opéré à leur tour dans l’industrie une révolution tout-à-fait radicale, dont les ouvriers ne se sont pas seuls ressentis, mais qui a affecté aussi les capitalistes, les entrepreneurs, les négocians et les agriculteurs.

En présence de ces faits, il est inutile de de-