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dignité humaine[1]. Le métier de battre le plâtre n’est ni sain ni récréatif ; les Anglais ont maintenant une machine pour cette fatale besogne. Jadis on broyait la terre de porcelaine au grand détriment de la santé des ouvriers ; aujourd’hui cet inconvénient a disparu et l’hygiène publique se trouve améliorée d’autant.

L’ouvrier qui sait confectionner toutes les parties d’un produit, paraîtra, au premier abord, un être plus complet, et l’on a cru que celui qui ne savait, par exemple, faire que des têtes d’épingle, éprouverait plus de peine à se replacer, s’il venait une fois à quitter l’emploi où il a appris sa spécialité ; mais il n’en est rien, car on a remarqué que ceux qui manquent le plus souvent de travail sont précisément ceux qui savent faire un peu de tout ce qui concerne la fabrication des produits à la confection desquels ils concourent. Les ouvriers agriculteurs, les ouvriers maçons sont dans ce cas ; ils font des produits complets, et pourtant ce sont les premiers qu’une crise jette sur la voie publique. C’est que les industries divisées présentent plus de solidité, parce que ce sont les plus importantes, c’est-à-dire celles qui satisfont à un plus grand nombre de besoins et qui ont les débouchés les plus vastes.

La suspension des travaux nuit, non-seulement à l’ouvrier mais au fabricant, et alors ce n’est qu’à son corps défendant que celui-ci suspend les travaux. Avant de se résoudre à cette cruelle né-

  1. Oui, mais provisoirement ils mourraient de faim. (N. du R.)