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2o S’il a intérêt à la faire ;

3o Quels intérêts sont favorisés par cette mesure

4o Et enfin, quels intérêts elle froisse.

Le gouvernement a le droit, comme tout débiteur, de rembourser son créancier, en lui donnant le taux nominal de sa dette et non le montant effectif de l’emprunt. Presque tous ont été consumés bien au-dessous du pair ; il n’y a donc pas eu service rendu par les préteurs, qui ont acheté de l’emprunt comme de toute autre marchandise ; et on ne saurait parler de reconnaissance nationale, de probité politique lorsque soi-même on n’a fait qu’une affaire. Le gouvernement, dont les finances sont prospères, a donc le droit de faire la réduction, c’est-à-dire de rembourser le 5 p. %, et d’offrir aux porteurs, en échange de leurs inscriptions, soit 100 fr. de capital par chaque 5 francs de rente, soit des coupons d’un nouvel emprunt à un taux inférieur.

Le gouvernement a intérêt à faire la réduction ; c’est même un devoir pour lui, parce qu’il diminue par là les charges publiques d’une somme assez forte, et qu’il rétablit l’équilibre entre la position des prêteurs à l’État et celle des prêteurs à l’industrie, dont les chances et les avantages doivent au moins être les mêmes, s’ils ne sont plus grands en faveur de capitaux industriels.

Les intérêts auxquels la réduction de la rente sera favorable sont assez nombreux. Ils se composent d’abord de toutes les industries, de tous les commerces qui verront affluer vers eux des capi-