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en matière de finances[1] : on l’accueillit avec faveur comme une nouveauté, en attendant qu’il s’établit par droit de conquête.

« Et vraiment, ses premiers manifestes apparurent comme une révélation. Chaque peuple, à son tour, avait préconisé la puissance de l’industrie et la liberté du commerce ; nul ne semblait avoir songé à l’agriculture, si ce n’est sous le point de vue exclusivement pastoral. Personne n’avait eu l’idée que le gouvernement dût s’occuper de la culture des champs, et prendre quelques mesures d’administration relatives à ses travaux. Tout ce qu’on avait fait jusqu’alors en ce genre consistait en de mauvais réglements contre l’exportation des grains, ou pour en empêcher l’importation, comme e les lois céréales qui régnent en Angleterre. Et cependant l’agriculture était toujours considérée, par une espèce de tradition poétique, comme la mère nourricière des peuples. Vers l’année 1750 deux hommes d’une haute portée d’esprit, MM. de Gournay et Quesnay, essayèrent d’entreprendre l’analyse de cette puissance féconde ; au lieu de la chanter, ils l’expliquèrent. Ils ravirent à la terre ses procédés mystérieux, et s’ils n’en donnèrent pas la meilleure théorie, ils en préparèrent du moins les éléments pour la postérité.

« Leur point de départ était admirablement choisi.

  1. L’abbé Terray n’était pas aussi absurde et aussi impitoyable que la plupart de ses contemporains l’ont prétendu. « Il répondit un jour à quelques chanteurs de l’Opéra qui réclamaient leur arriéré : « Il est juste de payer ceux qui pleurent avant ceux qui chantent. »