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quitter. Nous ne sommes plus au temps où l’exportation du numéraire était considérée comme un malheur public.

Je dis plus : la Monnaie de Bruxelles pourrait fort bien continuer d’acheter des lingots d’or au prix où ils sont maintenant, et les convertir en monnaies qui s’élèveraient bientôt à la hauteur du prix des lingots, augmenté des frais de monnayage. Les nations voisines n’auraient plus intérêt à les acheter, et elles resteraient dans le pays plus sûrement que sous l’influence du changement qu’on a proposé ! Quant aux florins d’or de Hollande qui circulent en Belgique et qu’on veut démonétiser ils ne paraîtraient plus sur le marché belge que comme lingots. À ce titre, leur valeur étant inférieure aux monnaies légales, celles-ci ne pourraient être achetées par les Hollandais qu’avec désavantage.

« J’aurais encore, Monsieur, beaucoup de choses à vous dire à ce sujet, mais je crains avoir dépassé l’espace exigible même pour une défense légitime : je n’ajouterai plus qu’un seul mot. Beaucoup de bons esprits, en France, ont cru que le nouveau projet monétaire avait un caractère politique et que son but était de compléter la nationalité belge en distinguant la monnaie du pays de celle des Hollandais qu’on déteste et des Français qu’on n’aime guère. Je le croirais volontiers à la vivacité de vos attaques, non seulement contre un professeur, mais contre ce que vous appelez l’esprit français. L’esprit français, Monsieur, est plus sérieux que vous n’affectez de le dire, et ce qui le